vendredi 20 novembre 2009

Evian restaure une mangrove pour mieux piéger le CO 2

Pour atteindre l'objectif ambitieux d'une neutralité carbone, notamment pour sa marque phare Evian, le groupe Danone a entamé une réduction de son empreinte industrielle et, en compensation, mène une opération pionnière au Sénégal en restaurant une mangrove.

D'ici à la fin de l'année, 30 millions de palétuviers auront été plantés dans les deltas des fleuves de Casamance au Sénégal et 6.000 hectares de mangroves restaurés. Evian apporte 700.000 euros à cette opération qui a mobilisé 350 villages et près de 100.000 personnes au Sénégal. Une oeuvre titanesque puisqu'il faut d'abord prélever les propagules (les fruits des palétuviers) dans les mangroves existantes et les acheminer par camions dans les zones de plantation. Fort de son expertise acquise depuis 1992 avec l'Apieme (Association de protection de l'impluvium des eaux minérales d'Evian), qui gère avec elle l'écosystème de sa ressource en eau, le groupe a décidé de prêter main forte à l'association sénégalaise Oceanium dans son entreprise de restauration d'une mangrove, dont la surface a diminué de moitié depuis 1980.

Neutralité carbone en 2011

L'opération Oceanium Mangroves du Sénégal est menée dans le cadre de l'accord signé en octobre 2008, entre Evian, la convention de Ramsar et l'UICN (l'Union internationale pour la conservation de la nature). Elle vise à étudier le rôle essentiel des zones humides dans le stockage du carbone et doit permettre à Danone d'avancer dans son objectif de diminuer son empreinte carbone. Le groupe cherche à réduire de 40 % ses émissions sur la période 2000-2011, et vise à terme « une neutralité carbone, de façon à ce que nos activités industrielles n'aient pas d'impact sur la planète, voire dégagent un effet positif », explique Bernard Giraud, responsable du développement durable chez Danone.

Evian est en première ligne, et doit atteindre la neutralité carbone dès 2011. Pour atteindre cet objectif, l'entreprise a mis en place une batterie de mesures. L'éco-conception des emballages a permis de réduire le poids des bouteilles et bouchons (- 20 % en dix ans), d'introduire 25 % de plastique (PET) recyclé dans la fabrication des bouteilles, avec pour objectif 50 % en 2010. Evian prévoit aussi de réduire sa consommation d'énergie de 5 % par an, et sa consommation d'eau industrielle de 50 % sur trois ans. Déjà, l'usine d'embouteillage d'Amphion (Haute-Savoie) atteint depuis 2008 un taux record de 100 % de tri et de valorisation. L'usine souhaite également atteindre la neutralité au niveau des effluents par le remplacement des produits de nettoyage, et la mise en place de systèmes de traitement par les végétaux. Enfin, Evian a mis en concurrence cinq cabinets d'étude, chargés de trouver une innovation de rupture dans le domaine des économies.

134 gr de CO 2 pour une bouteille

Autant d'efforts qui ne seront pas suffisants, car aujourd'hui une bouteille d'Evian émet en moyenne 134 grammes de CO par litre, dont 88 grammes pour l'emballage, 42 grammes pour le transport et 11 grammes pour la production. Le recyclage permet déjà d'économiser 7 grammes de CO, mais il restera toujours une part incompressible, liée à l'activité industrielle. C'est cette part qui doit être compensée par la création de mangroves.

Pour Michaël Aïdan, directeur de la marque Evian, « le développement durable n'est pas pour nous une tendance marketing. Il est au coeur de notre métier. Car comment distribuer une eau pure sans mettre tout en oeuvre pour la préserver ? »


source : http://www.lesechos.fr


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