« Depuis plus de quinze ans, nous dénonçons l'idée que l'essor d'une société ne se fonde que sur la loi du marché. Les événements actuels nous donnent raison. Et au vu de nos ventes de cafés biologiques et équitables, le consommateur confirme la justesse de notre stratégie », explique Jean-Pierre Blanc, directeur général de Malongo. L'entreprise de torréfaction de Carros (Alpes-Maritimes), fondée en 1934 et filiale du groupe belge Rombouts, a commencé à investir dans le commerce équitable en 1992. Elle a été labellisée Max Havelaar cinq ans plus tard.
Aujourd'hui, les « cerises » de cafés issus des petits producteurs d'Haïti, du Mexique, du Congo, du Guatemala, d'Ethiopie... représentent 40% de ses achats de café vert ! « Nous contractons régulièrement avec de nouvelles coopératives pour diversifier nos approvisionnements. Aujourd'hui, nous sommes numéro 1 en grande distribution sur ce marché spécifique et les seuls à progresser », assure le dirigeant. En 2008, Malongo a réalisé un chiffre d'affaires de 82 millions d'euros (contre 79 millions d'euros en 2007) avec près de 400 collaborateurs. Pour sa direction, se préoccuper de développement durable n'handicape pas le potentiel de croissance par un alourdissement des coûts. La démarche s'avère même source d'innovation. Tout récemment, elle a ainsi lancé « Deca Aqua », café décaféiné à l'eau, sans solvant, biologique et équitable, ou « La Tierra », pur arabica biologique et équitable, à partir de café cultivé par des paysans du Guatemala. « Nous ne sommes pas dans une politique de coups, mais dans une logique pérenne, poursuit Jean-Pierre Blanc qui, chaque année, publie un rapport de « responsabilité éthique d'entreprise ».
Notre R&D travaille pour 2010 à d'autres innovations centrées sur l'éco-conception ». La réduction du poids des emballages et de la consommation d'énergie, la valorisation des déchets... font aussi partie des priorités. Malgré, parfois, des obstacles pour trouver en France des filières de recyclage adaptées.
Les professionnels pour cible
Parmi ses autres objectifs, Malongo souhaite accentuer son expansion à l'étranger. La crise lui a fait subir un recul sur les marchés asiatiques, moins sur les Etats-Unis, Dubaï ou l'Espagne. Elle a cependant concrétisé une acquisition en Suisse, près de Lausanne, Café Cuendet, entreprise de torréfaction de café et d'importation de thés aux produits bien implantés en hôtellerie-restauration. Les ouvertures de boutiques connaîtront également une pause, dans l'attente d'opportunités générées par la baisse des prix immobiliers. En revanche, la société azuréenne, après avoir réussi la commercialisation de ses machines à café pour particuliers, accélère la cadence sur les cafés-hôtels-restaurants, déterminée à leur proposer des solutions compétitives au moment où la baisse de la TVA les contraint à revoir leurs tarifs. « Nous avons lancé en partenariat avec Cimbali une machine capable de préparer simultanément 4 cafés de tous types, soit 450 cafés à l'heure, explique Jean-Pierre Blanc. Nous espérons en vendre 300 à 400 en 2009 ».
source : La tribune